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Ce gardien québécois mérite qu'on relate ses exploits

Publié le 20 avril 2020 à 1h14
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Tous les joueurs de hockey, professionnels ou non, ont vu leur saison prendre fin abruptement en raison de l’actuelle pandémie et les hockeyeurs de la NCAA ne font pas exception à la règle. Comme plusieurs de ses congénères, le gardien Francis Marotte, qui porte les couleurs des Golden Knights de l’Université Clarkson, doit donc composer avec la déception de ne pas pouvoir disputer les séries éliminatoires. Heureusement, celui-ci s’est mérité quelques prix, dont un inattendu, qui mettent un peu de baume, sur la situation.

Marotte s’est, en effet, vu décerner le titre du gardien de l’année en plus de se mériter une sélection sur la première équipe d’étoiles de la conférence ECAC (Eastern College Athletic Conference). Il aurait donc été logique que son nom soit retenu pour faire partie des cinq nominés pour le trophée Mike Richter - trophée remis annuellement au meilleur gardien de la NCAA -, pourtant ce ne fut pas le cas. Voilà pourquoi le cerbère, originaire de Longueuil, a été fort surpris lorsqu’il a appris qu’il faisait partie de l’équipe d’étoiles All American qui regroupe les meilleurs joueurs de la saison 2019-2020.

« Lorsque j’ai vu que je n’étais pas parmi les cinq finalistes pour le prix Mike Richter, a-t-il affirmé, je ne m’attendais pas à faire partie des équipes d’étoiles All American. C’est une belle surprise. »

Même s’il s’agit d’une nomination inattendue, pour lui, il s’agit néanmoins d’un honneur amplement mérité pour le gardien qui en est à sa dernière saison dans la NCAA. En 34 matchs avec son club universitaire, Marotte a, en effet, présenté un excellent dossier de 23-8-3, dont quatre blanchissages, assorti d’une moyenne de buts alloués de 1.78 ainsi que d’un pourcentage d’arrêts de 0.938.


Marotte, tout comme ses coéquipiers, connaissait donc une excellente saison et ce dernier déplore le fait qu’elle ait dû être arrêtée en raison de la COVID-19 puisque, à son avis, les Golden Knights possédaient les éléments requis pour faire un bon bout de chemin cette année. « On était à deux victoires du Frozen Four, a-t-il expliqué. On avait une excellente équipe. On était classés septièmes au pays. La culture était incroyable et tout le monde se donnait. On était confiants pour la suite des choses et nos chances de se rendre loin étaient bonnes. » Malheureusement, le coronavirus est venu bouleverser tous leurs plans.

Le gardien, qui aura 25 ans le 1er mai, a débuté sa carrière dans la NCAA avec l’Université Robert Morris où il a réussi à obtenir un baccalauréat en finances en seulement trois ans au lieu des quatre habituellement nécessaires. Cet exploit académique lui a ainsi permis de joindre les rangs d’une autre université cette saison afin d’y disputer une quatrième et ultime saison dans la NCAA à titre de « joueur-athlète » autonome.

« Ce n’était pas dans mes plans de changer de place, a-t-il révélé. Au départ, je me disais que c’était possible de passer chez les pros après trois ans, puis mon agent [Allain Roy] m’a parlé de l’option de pouvoir jouer pour une autre école pour ma quatrième saison. Lorsque je suis devenu libre comme l’air, une dizaine d’équipes m’ont approché.»

Marotte a décidé de choisir l’Université de Clarkson pour plusieurs raisons dont la présence de plusieurs Québécois au sein de l’équipe, mais ce n’est évidemment pas la seule. « Pour Clarkson, la décision a été facile à prendre en raison de la qualité des entraîneurs et de la culture de l’équipe, a-t-il déclaré. La conférence Atlantique, où je jouais depuis trois ans, était moins connue. Il y a moins de gars qui accèdent aux pros. Je voulais avoir la chance d’avoir un peu plus de visibilité, a-t-il ajouté. Je le voyais aussi comme un défi parce que les gens disent que la conférence de l’Atlantique est moins forte que les autres. Je voulais prouver qu’ils avaient tort. »De plus, le cerbère s’était fixé plusieurs objectifs personnels et pas des moindres. En effet, le gardien était déterminé à connaître une excellente saison sur la glace tout en poursuivant ses études afin d’obtenir une maîtrise en finances (MBA).

« Au départ, je capotais pas mal, a-t-il avoué. C’était beaucoup de travail. Si tu es ordonné dans ce que tu fais, c’est possible. Moi, je suis routinier, donc l’adaptation n’a pas été trop longue. » Heureusement, « comme sur la glace, je suis perfectionniste dans mes études », a-t-il affirmé en conclusion.

À la lueur de ses statistiques ainsi que des honneurs qu’il s’est mérités, le gardien québécois peut se réjouir d’avoir atteint les objectifs qu’il s’était fixés et même davantage puisqu’il a connu du succès à tous les niveaux. Espérons que ceux-ci auront attiré l’attention des recruteurs de plusieurs clubs de la LNH et qu’il sera sélectionné lors du prochain repêchage, lorsque celui-ci pourra finalement avoir lieu.

Cependant, quoi qu’il advienne, félicitations Francis pour avoir prouvé, une fois de plus, qu’il est possible de concilier la pratique d’un sport tout en poursuivant des études, et ce, à un haut niveau, tout en excellant sur tous les fronts.

C’est un exploit à souligner et un exemple à suivre.

Crédit : TVA Sports
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