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Byfuglien fait officiellement appel de sa suspension

Publié le 21 novembre 2019 à 3h33
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Environ deux semaines avant le début du camp d’entraînement des Jets, le 13 septembre, Dustin Byfuglien avait demandé la permission de prendre du temps afin de réfléchir à son avenir; demande qui lui avait été accordée. Il jonglait alors avec l’idée de mettre un terme à sa carrière. Big Buff n’était donc pas présent lorsque ledit camp s’est mis en branle et le 21 septembre, Winnipeg a annoncé l’avoir suspendu pour ne pas s’y être présenté. Paul Maurice, l’entraîneur-chef, avait alors affirmé qu’il ne s’agissait que d’une procédure administrative et que Byfuglien avait été mis au courant. Pourquoi les Jets ont-ils posé un tel geste?

Voici l’un des articles qui avait été publié à ce sujet :


À ce moment, les Jets n’avaient que 14.859 millions$ de disponibles sur leur masse salariale dont 7.6 millions$ ne pouvaient être utilisés puisqu’ils représentaient le salaire imputé annuellement au cap en raison de l’entente de cinq ans (38 millions$) signée par Byfuglien le 8 février 2016. Les Jets ne disposaient donc que de 7.259 millions$ avec 22 joueurs dans l’alignement et surtout avec deux éléments importants, Patrik Laine et Kyle Connor, à qui ils devaient faire signer une prolongation de contrat.


Byfuglien, en ne se présentant pas au camp d’entraînement, s’est alors retrouvé dans une situation qui permettait aux Jets de le suspendre, ce qu’ils ont fait le 21 septembre. En le suspendant, Winnipeg n’avait plus à lui verser son salaire (8 millions$ cette année et 6 millions$ l’an prochain). Ses 7.6 millions sur le cap redevenaient alors aussitôt disponibles leur offrant ainsi davantage de marge de manoeuvre pour satisfaire les exigences de leurs deux jeunes joueurs. Patrik Laine a signé un contrat de deux ans de 13.5 millions$ (6.75 millions$ annuellement sur le cap) le 27 septembre. Quant à Kyle Connor, il a paraphé un contrat de sept ans de 50 millions$ (7 142 857 millions$ sur le cap salarial) le 28 septembre. Après la signature de ces deux contrats, les Jets n’avaient plus que 7.61 millions$ de disponible sous le cap dont 7.6 millions$ qui devraient être versés à Byfuglien s’il décidait de revenir au jeu. Ouf!

Jusqu’à ce jour, Big Buff a perdu 1.4 millions$. C’est une somme importante, mais ce n’est rien comparativement à ce qu’il perdra s’il est obligé de prendre sa retraite. Un retour, que ce soit comme joueur actif ou sur la liste des blessés, obligerait Winnipeg à lui verser plus de 14 millions$ puisque l’organisation devrait honorer son contrat jusqu’à son échéance. S’il est sur la liste des blessés, son salaire ne serait cependant pas imputé à leur masse salariale. S’il revient au jeu, il le sera. On comprend mieux pourquoi cette éventualité est loin de leur convenir.

Autre raison de leur mésentente est le fait que, à la fin d’octobre, Byfuglien a décidé de subir une intervention chirurgicale à la cheville sans le consentement des Jets, selon ce qu’a rapporté, entre autres, Elliotte Friedman de Sportsnet.


C’est probablement ce qui a envenimé cette situation maintenant rocambolesque :


La position des Jets : Byfuglien a terminé la saison sans jamais signaler qu’il était incommodé par une blessure à une cheville. Une fois la saison terminée, il a passé l’examen médical de routine et les médecins ont déclaré qu’il était en santé. Durant l’été, Big Buff n’a jamais signalé à l’équipe qu’il était incommodé. Il n’en a pas davantage fait mention lorsqu’il a demandé à l’organisation de s’absenter pour réfléchir à son avenir. Même si apparemment, les Jets savaient qu’il songeait à subir une intervention chirurgicale, ceux-ci n’ont jamais été impliqué dans le processus décisionnel et ont été surpris qu’il aille de l’avant sans leur consentement. Les Jets croient qu’il ment au sujet des circonstances entourant sa blessure et désirent exposer son « bluff » ce qui leur éviterait de devoir lui verser ses millions.

La position de Byfuglien : Ce dernier affirme avoir été blessé vers la fin de la saison. Malgré l’inconfort, il a continué à jouer afin d’aider son équipe à aller le plus loin possible en séries. Il n’a pas mentionné sa blessure, par la suite, puisqu’il croyait qu’il aurait le temps de se rétablir complètement avant le début de la saison. Avant le camp d’entraînement, il aurait réalisé qu’il était toujours incapable de patiner et aurait songé à accrocher ses patins. Après avoir réfléchi et décidé qu’il aimerait poursuivre sa carrière, il est allé passer des tests puisque sa blessure ne s’améliorait pas. Les radiographies auraient révélées une fracture d’où la nécessité de subir une intervention chirurgicale suivie d’une convalescence d’au moins trois mois. Puisque la blessure s’est produite le printemps dernier, alors qu’il était un joueur actif, Big Buff voudrait être inséré sur la liste des blessés à long terme ce qui lui permettrait d’être payé.

Et c’est là justement où la situation se complique. S’il avait mentionné sa blessure dès le départ, elle aurait été diagnostiquée et traitée adéquatement à ce moment. S’il l’avait déclarée au lieu de demander un congé pour réfléchir à son avenir, l’équipe l’aurait placé sur la liste des blessés. Il aurait été soigné et aurait été payé pour toute la durée de son absence. Pourquoi n’a-t-il rien dit? C’est, en effet, étrange.

Une chirurgie à une cheville signifie habituellement de porter un plâtre durant plusieurs semaines avant de pouvoir débuter la réhabilitation qui dure en général six semaines. Très souvent, les joueurs doivent peiner pour récupérer à 100% . De plus, ce type de chirurgie, surtout si elle a comporté une reconstruction ligamentaire, est pire pour les joueurs grand et gros qui soumettent leurs chevilles à beaucoup de tensions alors que celles-ci, contrairement aux genoux par exemple, ne sont pas soutenues par plusieurs muscles. Les joueurs souffrent aussi fréquemment de complications, comme l’ostéoarthrite, puisqu’il est difficile de supporter cette région en insérant une attelle dans le patin.

À la lueur de ces informations, il est donc possible que Big Buff ne puisse jamais revenir au jeu. Si la suspension est levée et que c’est le cas, les Jets devront le payer jusqu’à l’échéance de son contrat. On les comprend donc de refuser de lever la suspension puisqu’il s’agit d’une question de gros sous. Byfuglien a donc soumis sa situation à l’Association des joueurs de la LNH.


L’AJLNH a déposé hier un grief en son nom afin de faire lever ladite suspension, mais Elliotte Friedman a souligné, dans sa plus récente chronique 31 Thoughts, que celui-ci pourrait avoir été déposé trop tard. Les Jets ont suspendu Byfuglien le 21 septembre. Normalement, un grief doit être soumis dans les 60 jours ce qui lui donnait jusqu’au 20 novembre pour procéder. Il s’agit maintenant de déterminer à quelle date exacte sa suspension a pris effet. Si l’appel de Big Buff est accepté, un arbitre sera vraisemblablement nommé puisqu’il serait étonnant que Winnipeg lève sa suspension considérant les millions en jeu.

Une fois la décision rendue, si celle-ci s’avère en faveur de Byfuglien, il serait surprenant que l’organisation, ou le joueur lui-même, soit intéressée à poursuivre leur association. Un divorce entre les deux semble donc inévitable. Reste à savoir à qui il coûtera le plus cher.

Une décision devrait prise à brève échéance. C’est à suivre...

Crédit : Hockeyfeed.com
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21 Novembre   |   186 réponses
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