L'ancien dur à cuire du CH est enfin de retour au Québec

Publié le 1 avril 2020 à 5h12
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Nicolas Deslauriers, des Ducks d’Anaheim, comme tous les joueurs de la LNH, a dû se placer en isolement volontaire lorsque la ligue a décrété une pause dans ses activités en raison de la pandémie. Initialement, la quarantaine devait se terminer le 27 mars. Repoussée ensuite de 10 jours, celle-ci vient à nouveau d’être prolongée jusqu’au 15 avril (Détails ici).

Au moment de la pause, les joueurs avaient été informés qu’ils pouvaient effectuer cette quarantaine dans leur résidence hivernale, celle qu’ils occupent durant la saison, ou estivale, celle qu’ils occupent durant l’été qu’elle soit située en Amérique du Nord ou ailleurs. À ce moment, l’homme fort des Ducks avait choisi la première option.

Depuis, la situation concernant le COVID-19 aux États-Unis n’a cessé de s’aggraver alors que la Californie, comme plusieurs autres états, a été frappée par un nombre impressionnant de cas. Devant ces faits, Deslauriers a décidé de revenir au Québec avec sa famille. Sa femme et lui ont donc fait leurs valises et quitté l’état, qui compte près de 40 millions d’habitants, avec leurs trois enfants, leur fille Madison Rose (6 ans), leur fils Jaxon (près de 4 ans) et leur autre fillette Payton (16 mois) ainsi que leurs deux chiens, un golden retriever et un dalmatien, pour rentrer au bercail à bord d’un VR (véhicule récréatif) de location.

Il s’agit, selon Google Maps, d’une « petite » balade de 4600 kilomètres, soit environ 42 heures de route. Dans des conditions normales, un voyageur aurait dû mettre environ une semaine pour parcourir la distance, mais Deslauriers l’a fait en quatre jours.


Voici les étapes de ce « petit » voyage :

Jour 1 : Anaheim jusqu’à Flagstaff en Arizona, 732 km en près de huit heures

Jour 2 : Flagstaff jusqu’à Amarillo au Texas, 973 km en près de 10 heures de route

Jour 3 : Amarillo jusqu’à Indianapolis en Indiana, 1597 km en près de 17 heures

Jour 4 : Indianapolis jusqu’à Détroit (changement de véhicule), 458 km, puis de Détroit à Saint-Ignace-de-Loyola (près de Berthierville), 971 km pour un total de 16 heures de route

Distance totale parcourue : 4731 km en environ 51 heures.

« C’est ça que je trouve le plus drôle, a affirmé Deslauriers lors d’une entrevue téléphonique accordée au Journal de Montréal en provenance de son domicile, mais le trajet s’est très bien déroulé, Nous avions une bonne configuration avec notre VR, nous avions installé les enfants face à face avec une petite table dans le milieu. Ils jouaient à des jeux. Ma femme se levait aussi pendant le chemin. Celle qui a eu le plus de misère, c’est mon dalmatien, une chienne de 16 mois. Elle était vraiment stressée tout au long du voyage. C’est elle qui nous tenait sur le bout de nos orteils, elle n’arrêtait pas de bouger. Nous étions en famille. Je dirais que ce voyage a soudé la famille à un autre niveau. Dans 20 ans, nous en parlerons encore. C’était demandant pour le corps. Mais je n’ai pas peur de le dire, je ne le referais pas. »

« Je n’avais pas le goût de faire ce long trajet, a-t-il aussi avoué. J’avais regardé toutes les options, même un vol nolisé. Mais ça coûtait vraiment trop cher. Nous avons décidé de louer un VR. J’ai loué le véhicule juste à temps. Au lendemain de notre départ (26 mars), il y a eu un confinement. Les sorties étaient interdites pour deux semaines dans la région d’Orange County, en Californie. Je n’aurais pas réussi à me trouver un véhicule si j’avais attendu 24 heures de plus. »

« C’était assez fou comme projet, mais je crois toujours qu’il s’agissait de la meilleure solution pour nous, a expliqué l’ailier gauche originaire de LaSalle. Ma femme est enceinte. Il n’y avait aucun risque à prendre pour nous. Avec le VR, nous dormions au même endroit, nous réduisions les risques de contagion du virus. Ce n’est pas l’idéal de traverser le continent avec de jeunes enfants et deux chiens, mais c’était le meilleur choix pour notre santé. Ça passait avant tout. Quand nous avons traversé les douanes au dernier jour (4e journée), nous avons ressenti un regain d’énergie. Nous savions que nous étions plus proches de la maison. »Dès leur retour au Québec, Deslauriers et sa famille ont débuté leur quarantaine de 14 jours comme le prévoient les directives en vigueur, depuis le 12 mars, pour tous les voyageurs arrivant au Canada.

« Je suis chanceux, mes voisins avaient préparé une épicerie pour nous, a révélé l’ailier gauche. Mon voisin m’a également facilité la vie pour me trouver un camion à Détroit puisque je ne pouvais pas entrer le VR américain au Canada.
Je ne pense pas que je pourrais m’imaginer en Californie en ce moment, a-t-il confié. J’étais super bien en Californie, mais ce n’est pas notre chez-nous. Nous louions une maison. La Californie est aussi un foyer d’infection, surtout dans le coin d’Orange County. Je suis heureux d’être au Québec, à la maison. Je me sens en sécurité avec ma famille. »

Il se pourrait cependant que l’idée de l’attaquant de 29 ans d’effectuer un périple en VR incite au moins un autre joueur à suivre son exemple. « Je parlais avec David Backes récemment et il pense faire la même chose avec sa famille, a-t-il déclaré. Il est à Boston, mais il aimerait retourner chez lui au Minnesota. Il m’a posé plusieurs questions. J’ai été franc avec lui. Ce n’était pas ma première option, mais pour la sécurité, ce l’était. » Il n’y a que 2 200 kilomètres qui séparent Boston de Minneapolis. Il s’agit de la moitié de la distance parcourue par la famille Deslauriers. C’est donc de la petite bière, quoi!

Bon retour au Québec à toute la famille! Bienvenue chez vous!
Crédit : Hockeyfeed

Crédit : Journal de Montréal
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