FINAL
1
5
    

Une première année professionnelle mouvementée pour Cayden Primeau

Publié le 17 mai 2020 à 2h12
PAR

En 2017, le Canadien de Montréal sélectionnait Cayden Primeau en septième ronde. La gardien est ainsi devenu le 199e choix du repêchage cette année-là. Après avoir porté, durant deux saisons, les couleurs de l’Université Northeastern, avec laquelle il a participé à 70 rencontres (44-18-6) et obtenu une moyenne de buts alloués de 2.01 avec un pourcentage d’arrêts de 0.932, le cerbère s’est joint en 2019-2020 au Rocket de Laval, le club-école du CH dans la LAH.

Cette saison, il a disputé 33 matchs (17-11-3) avec le Rocket et présenté un pourcentage d’arrêts de 0.908 et une moyenne de buts alloués de 2.45. De plus, il a participé à deux rencontres (1-1-0) avec le grand club; 2.52 moy. et 0.931% arr. Après avoir connu un très bon premier camp d’entraînement en septembre, le gardien, originaire de Voorhees au New Jersey, a continué à progresser dans la LAH et à performer suffisamment bien pour mériter un rappel en décembre.

Interviewé par Sportsnet, en compagnie de son père Keith, qui a lui-même disputé 909 matchs dans la LNH, le gardien de
20 ans de 6 pi 3 po., 200 lbs (191 cm/91 kg), a révélé que de commencer la saison à Laval avait constitué un bon baptême du feu. « Les partisans de Laval se mêlent à ceux de Montréal et ils sont tout aussi passionnés, a-t-il constaté. Ils veulent que l'équipe ait du succès et demandent beaucoup. »

Cette exigence des partisans envers leurs équipes favorites pourraient en rebuter plusieurs, mais ce n’est pas le cas pour Primeau. Au contraire. Ce dernier avoue, en effet, aimer ça. Pour expliquer son attitude face à la pression, le gardien a raconté ce qu’un ancien coéquipier de l’Université Northeastern lui avait dit à savoir que « sans pression, il n’y a pas de diamants »; une courte phrase qui l’a marqué. « Je crois que c'est devenu ma devise, a-t-il déclaré. J'aime les situations où il y a de la pression, quand les matchs ont beaucoup d'enjeu, donc ça me décrit bien. »


Le jeune gardien a précisé avoir, malgré tout, ressenti de la pression lorsqu’il a effectué ses débuts, le 5 décembre, au Centre Bell, alors qu’il a été envoyé dans la mêlée, à titre de partant, contre l’Avalanche du Colorado. Ce soir-là, le gardien recrue a fait face à 35 tirs et s’est incliné par la marque de 3-2.

Son père lui avait conseillé de tout absorber de l’expérience dans les cinq premières minutes de la rencontre et, ensuite, de continuer à jouer comme d’habitude. Primeau a suivi ce conseil et après avoir accordé un troisième but à 8:06 de la deuxième période, il a su garder son équipe dans la rencontre jusqu’à la fin. « J'étais vraiment nerveux et je pense que ça a paru au début du match, a-t-il avoué, mais je suis devenu confortable après avoir pris ces cinq premières minutes. Malheureusement on a perdu de peu à la fin. »

Le fils n’est cependant pas le seul à avoir ressenti de la pression ce soir-là; son paternel aussi l’a vécue à sa manière.
« En tant que joueur d'avant, je connais le genre de pression avec laquelle on compose, mais je n'ai aucune idée de celle que subit un gardien, a admis l’ancien joueur de centre des Red Wings, Whalers, Hurricanes et Flyers. Cette inconnue, pour moi, a-t-il avoué, rend le tout très difficile. »

Six jours plus tard, son entraîneur, Claude Julien, faisait à nouveau appel à ses services, au Centre Bell, contre les Sénateurs d’Ottawa. Pointage identique, mais, cette fois-ci, c’est le Tricolore qui est sorti vainqueur en prolongation. Le gardien recrue a présenté une autre solide performance ayant dû faire face à 37 tirs. « C'était spécial, il y avait tellement eu d'émotions dans les dernières minutes avant de rentrer au vestiaire, s’est-il remémoré. D'obtenir la victoire en prolongation, c'était quelque chose en soi, et puis d'être la première étoile, c'était autre chose. Tout le monde dans le vestiaire était emballé pour moi, on a pris une photo d'équipe et je garderai la rondelle pour toujours. »Le jeune cerbère a aussi confié avoir particulièrement apprécié son expérience avec le Canadien en raison de la présence de Carey Price, « Il n'y a pas de mot pour décrire ça: j'ai grandi en le regardant jouer, a-t-il admis. Juste être autour de lui, pas seulement lors des matchs, mais dans le vestiaire, et durant le camp d'entraînement, c'était fou. C'était la première fois que je le rencontrais, au camp, donc c'était spécial. »

Comme tout le monde, Primeau est en pause forcée depuis la mi-mars et il a avoué commencer à ressentir des fourmis dans les jambes. « Au début, c'était bien d'avoir quelques semaines d'arrêt sans patiner, a-t-il affirmé, mais là je suis en train de devenir fou. Je n'ai pas patiné depuis deux mois! »

Malheureusement, ce n’est pas demain la veille, que le gardien pourra renouer avec l’action, du moins pas dans la LAH, puisque la ligue a officiellement mis un terme à sa saison le 11 mai (Article ici). Son seul espoir demeure donc la LNH. Le circuit Bettman jongle, en effet, avec l’idée de tenir des séries éliminatoires à 24 équipes faisant ainsi en sorte que le Canadien y participerait si le projet allait de l’avant (Détails ici). Il y a cependant encore loin de la coupe aux lèvres puisque de nombreux obstacles, et pas les moindres, se dressent encore devant ce projet. Et même, s’il se concrétise, il faudrait, de plus, que Primeau fasse l’objet d’un rappel de la part du grand club. Est-ce encore vraiment réaliste d’y croire?

Cayden Primeau devra donc vraisemblablement patienter encore avant de pouvoir chausser les patins, que ce soit dans le cadre d’un entraînement ou d’un match. Espérons cependant que cette longue pause n’aura pas d’impact sur sa progression.
Crédit : TVA Sports
10 dernières chroniques
pub