Un départ rempli de classe pour le légendaire numéro 33

Publié le 7 décembre 2020 à 22h58
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Depuis une semaine, le nom de Patrick Roy revient énormément dans les discussions médiatiques. Une raison spécifique? La réponse est assez simple, alors que la semaine passée on célébrait un difficile souvenir de sa carrière, soit les 25 ans de son fameux départ qui est encore très controversé aujourd’hui.


Lors de ses dix saisons complètes avec le Canadien, le légendaire numéro 33 a souvent été reconnu pour être un homme très émotif, qui n'a jamais eu la langue dans sa poche et qui le démontre très clairement quand ça ne fonctionne pas à son goût. Malgré ça, lorsqu'est venu le temps de s'adresser aux médias après l'annonce de son échange, Roy était serein et son discours rempli de classe.

Un homme est derrière tout ça, et son nom est Paul Wilson. Aujourd'hui vice-président sénior des affaires publiques et communications du Canadien, Wilson, qui était âgé de 30 ans à l'époque, travaillait à la puissante compagnie de relations publiques National.


Le 2 décembre 1995, Wilson était au forum avec son beau-frère lors de ce fameux match où les Red Wings ont chassé Patrick Roy du filet du Tricolore après 9 buts sur 26 tirs. Lorsque Wilson a vu le célèbre numéro 33 lever les bras en guise de frustration devant les huées de la foule, il savait qu’il aurait un appel rapidement.

Le lendemain, Wilson recevait effectivement un appel de l’agent de Roy, Robert Sauvé, lui demandant d’être le conseiller en relations publiques pour son client. Il y avait toutefois un problème, la compagnie National représentait déjà le Canadien et son président du moment, Ronald Corey. Ce dernier ne s’y est toutefois pas opposé.

Malgré la « furiosité » du moment que vivait Roy, Wilson et Sauvé ont élaboré une stratégie, question de ne pas perdre la face devant les médias montréalais.

« Ce que je leur ai dit à lui et Bob Sauvé, c’est : “Regardez, nous avons deux choix ici. Soit nous partons avec beaucoup de classe sans lancer de coups de poing, soit nous partons d’ici en donnant des coups de pied. Et je ne pense pas que ce soit la bonne approche”, a rappelé Wilson. Je savais qu’il était blessé. Alors je l’ai laissé se défouler. »« J’ai dit à Patrick : “Les gens vont se demander exactement ce que tu as dit à Ronald et quelle était ta conversation avec Mario. Alors disons simplement que les événements ont pris le dessus sur la situation. C’était l’une des stratégies. Ne rentre pas dans les détails qui te ramèneront dans cette mauvaise humeur. Concentrez-vous simplement sur l’avenir. »

Nous avons souvent l’impression que les joueurs disent les mêmes choses aux journalistes, qu’ils sont conditionnés à ne pas se laisser emporter. Même si plusieurs blâment l’organisation pour ça, les conseillers en relations publiques font un travail colossal pour ainsi éviter que ça dégénère, spécialement dans un marché comme Montréal, où les médias sont omniprésents. En cette journée du 4 décembre 1995, le jour du point de presse de Patrick Roy à la suite de l’annonce de son départ, c’est Paul Wilson qui a été l’artisan de ce que l’on peut appeler un départ tout en classe de la légende qu’est le numéro 33 du Canadien de Montréal.

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