Une reconstruction à long terme à Montréal, vraiment?

Publié le 30 mai 2020 à 13h46
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Au cours des dernières années, les séries n'ont pas souvent été atteintes du côté du Canadien. On tarde à voir des résultats sur la glace et le noyau de l'équipe est difficile à identifier. Ne rien faire dans cette situation serait une erreur. Ainsi, la stratégie de la reconstruction d'une équipe sortira souvent des lèvres des partisans, en guise de solution. Toutefois, il est à se demander si c'est vraiment la chose à faire, à Montréal. C'est un plan qui présente du succès à très long terme et qui demande de la patience. Une équipe ne sait jamais quand ce processus va se terminer et financièrement, il est évident que l'achat de billets est moins intéressant chez une équipe qui échange toutes ses vedettes et qui a comme plan de perdre.

Depuis les dernières saisons, les médias et le public tentent d'aborder le sujet régulièrement, mais le directeur général Marc Bergevin continue sans cesse de vendre sa salade, disant qu'il se battra chaque année pour une place en séries et que l'avenir ici est bon. Il se fait très enthousiaste, voire trop, selon certains et il est à se demander pourquoi l'organisation ne se résout pas à rebâtir du début. Évidemment que ce plan a été envisagé par l'équipe, évidement que chaque saison passée dans le bas du classement remet en question sa façon de faire. Maintenant, il y a une raison pour laquelle recommencer à zéro n'est toujours pas considéré par l'équipe : ce n'est pas la meilleure solution.En premier lieu, la Ligue nationale de hockey joue un rôle de divertissement, dans une société, comme toutes les ligues sportives, d'ailleurs. Pour garder un bon divertissement et un public présent, il est évident que la performance y est pour quelque chose. Alors, pour ceux qui sont déjà choqués du manque de succès du CH, il faut savoir qu'une reconstruction peut demander une décennie de patience et de transactions amenant des jeunes et des choix au repêchage. Alors que vivre trois saisons consécutives sans être qualifié en séries aura choqué et impatienté bien des gens, attendre encore six ou sept autres saisons avant d'être réellement compétitif deviendra insupportable pour tous les partisans et les joueurs.


Jack Eichel et Rasmus Ristolainen, des Sabres, se sont ouvertement livrés récemment sur la réalité d'être en reconstruction, alors que les Sabres passeront une neuvième année de suite sans participer au bal printanier. Ils disaient être tannés de patienter et de garder espoir, sans voir de progrès, d'une année à l'autre. Malgré tout le talent dont cette équipe dispose, les Sabres sont même incapables d’accéder aux séries à 24 équipes, alors qu'ils sont en reconstruction depuis près de dix ans. Il est à se questionner si c'est ce que le marché de Montréal souhaite vivre.

De plus, les Oilers d'Edmonton, au cours des 15 dernières années, n'ont accédé aux séries que trois fois, incluant les séries de juillet 2020. Il est important de spécifier que les Oilers ont disposé de quatre premiers choix au total, un troisième choix, un quatrième choix et de nombreux autres choix supplémentaires parmi les dix premiers. Malgré cette chance incomparable d'obtenir tous ces choix, seulement deux joueurs se distinguent réellement dans cette équipe et il est impossible de voir deux joueurs gagner une Coupe Stanley, et ce, même si l’on parle des deux meilleurs marqueurs du circuit Bettman.

Ensuite, les Coyotes de l'Arizona, qui tentent d'accélérer leur processus en sacrifiant les jeunes à tour de rôle pour une aide immédiate, n’aboutissent simplement à rien et tardent à voir un vrai noyau s'intégrer.

En bref, ce sont des réalités que vivent ces équipes et le Tricolore pourrait subir un sort semblable. En détenant une banque d'espoirs parmi les meilleures et un noyau, contenant les Carey Price et Shea Weber qui ne souhaitent pas attendre davantage pour gagner les honneurs, il peut désormais être compréhensible de voir un plan différent à une reconstruction. Alors, il suffit ici d'être patient, mais de prioriser un plan à moyen terme, tout comme ce que Marc Bergevin a envisagé.

Crédit :

CBC

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